A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, le Conseil national du sida a souhaité rendre public l’avis VIH et commerce du sexe. Garantir l’accès universel à la prévention et aux soins.
Le Conseil y décrit les modifications profondes de la prostitution en France depuis une quinzaine d’années avec l’arrivée d’une population migrante, souvent précaire, la dispersion des lieux d’activité et le développement de nouvelles formes d’exercice comme la prostitution occasionnelle ou par l’intermédiaire d’internet.
Le Conseil dresse un état des lieux alarmant. Les conditions de vie et les conditions d’exercice de l’activité se sont dégradées. Les personnes prostituées rencontrent des difficultés croissantes pour faire valoir leurs droits au séjour et à une protection sociale et sont directement exposées à différentes formes de violence et d’isolement. Dans ces conditions, elles sont souvent contraintes de reléguer la protection de leur santé au second plan de leurs préoccupations et se trouvent davantage exposées aux risques sanitaires, notamment au VIH/sida et aux infections sexuellement transmissibles (IST).
Par ailleurs, l’évolution de la législation, en faisant notamment du racolage passif un délit, a conduit à une augmentation extrêmement importante du nombre de mises en cause de personnes prostituées. Elle a aggravé considérablement leur vulnérabilité, les a rendues moins visibles dans l’espace public et a compliqué le travail de prévention mené par les associations. A l’inverse, les dispositifs permettant de bénéficier d’un droit au séjour et à un accueil sécurisant n’ont concerné qu’un nombre très limité d’entre elles.
Aussi, le Conseil national du sida recommande aux pouvoirs publics une meilleure prise en compte des questions de santé et de droits des personnes prostituées. Le nouveau plan national de lutte contre le VIH/sida et les IST 2010-2014 est une opportunité à saisir pour favoriser leur accès aux soins et à la prévention. En outre, le Conseil propose de reconsidérer la législation sur le racolage ; d’impulser une véritable concertation entre les ministères en charge de la santé, de l’intérieur, de la justice et de la cohésion sociale ; et de donner des moyens significatifs aux associations qui travaillent au plus près des personnes prostituées afin de leur garantir un accès aux soins, à la prévention et aux droits sociaux.
Contacts :
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Michel Celse – 01 40 56 68 56