Sous l’effet d’innovations majeures, l’articulation entre dépistage, traitement et prévention du VIH a été reconfigurée au cours des dernières années, impliquant des transformations profondes des stratégies de réponse à l’épidémie. L’amélioration de la politique de dépistage représente plus que jamais une condition de réussite des politiques mises en œuvre pour enrayer l’épidémie.
En dépit des efforts engagés, les indicateurs ne montrent pas de réduction de l’épidémie en France d’un niveau aussi important qu’à l’étranger, dans des villes et des pays comparables aux nôtres. Certaines données récentes suggèrent l’amorce d’une inflexion qui reste à confirmer, et dont la portée demeure pour l’instant limitée, aucune évolution favorable n’étant observée dans certains groupes de populations clés comme dans certains territoires prioritaires.
En tout état de cause, les objectifs dits « 3 x 95 »[1] que la France s’était fixés d’ici à 2020 ne seront pas atteints
Ces résultats sont d’autant moins acceptables que tous les outils permettant d’enrayer l’épidémie sont disponibles en France. Face à ces constats, le CNS a engagé une réflexion visant à identifier les principales faiblesses de l’action publique en matière de dépistage du VIH. Dans une Note valant avis publiée à l’approche de la journée mondiale de lutte contre le sida, le Conseil propose plusieurs orientations dont l’objectif est de mieux adapter les politiques de dépistage aux besoins des personnes les plus exposées.
[1] 95% de personnes diagnostiquées parmi les personnes infectées ; 95% de personnes sous traitement antirétroviral parmi les personnes diagnostiquées ; 95% de personnes en succès thérapeutique (charge virale indétectable : <50 copies/ml)