Vingt ans après le début de l’épidémie de VIH/sida, 40 millions de personnes vivent avec le virus. Les traitements antirétroviraux ont changé le visage de l’épidémie dans les pays du Nord. Dans les pays africains les plus touchés, l’espérance de vie est inférieure à 40 ans. Faute de traitement 95 % des personnes infectées au Sud ne survivront pas à la décennie. 3 millions d’entre elles sont décédées en 2001. L’accès à ces thérapies est un facteur décisif de la lutte contre l’épidémie de VIH, y compris dans sa dimension préventive.
Le Conseil national du sida (CNS) a pris position en faveur d’un accès généralisé aux traitements en matière de VIH/sida. Il a ainsi clairement affirmé que le droit à la santé doit prévaloir sur les droits de propriété intellectuelle. Cette responsabilité incombe à l’ensemble de la communauté internationale.
La session extraordinaire de l’ONU de juin 2001 sur le VIH/sida a consacré l’engagement de traiter les personnes vivant avec le VIH. En novembre 2001, les discussions sur les accords relatifs à la protection de la propriété intellectuelle dans le commerce mondial lors de la conférence interministérielle de l’OMC à Doha ont confirmé la possibilité du recours aux médicaments génériques lorsque la situation sanitaire l’exige.
Le Conseil national du sida se réjouit des baisses des prix des médicaments déjà intervenues. Mais la traduction concrète des principes est trop lente et la volonté politique manifestée doit s’accompagner maintenant du financement effectif et de la mise à disposition de ces traitements.