Le CNS publie un Avis suivi de recommandations sur la santé sexuelle des adolescentes, des adolescents et des jeunes adultes à l'ère du numérique

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Communiqué de presse

Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS),a adopté à l'unanimité le 22 mai 2025 un Avis suivi de recommandations sur la santé sexuelle des adolescentes, des adolescents et des jeunes adultes à l’ère du numérique. Cet avis a été réalisé à la demande du ministre en charge de la santé, formulée par lettre de saisine de la Direction générale de la santé dans un courrier en date du 3 juin 2024. 

Mettre le numérique au service de la santé sexuelle des publics jeunes

L’Avis est rendu dans un contexte marqué   par la hausse de l’incidence des infections sexuellement transmissibles (IST) chez les jeunes de moins de 25 ans   et par l’essor des usages numériques qui modifient profondément les modes d’accès à l’information, les interactions entre pairs et l’exposition à des contenus à caractère sexuel.

Il s’inscrit également dans une dynamique de mobilisation de l’action publique, portée par la stratégie nationale de santé sexuelle (SN2S) initiée en 2017, le renforcement de l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) à l’école dès 2025, ainsi que la feuille de route du numérique en santé (2023-2027). Dans ce contexte, le Conseil a dressé un état des lieux des dispositifs numériques existants dans le champ de la santé sexuelle des publics jeunes. Il s’est appuyé sur une méthodologie associant revues de littérature, auditions et enquêtes. afin de formuler des recommandations pour adapter les actions de prévention à leurs attentes et enjeux réels, dans une perspective globale, positive et inclusive de la santé sexuelle, telle que définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Vers des usages du numérique protecteurs et émancipateurs

Le CNS a souhaité prendre en compte la diversité des populations de 12 ans à 25 ans,   différenciées selon l’âge, le genre, l’orientation sexuelle, la situation sociale et géographique, ainsi que le cadre réglementaire concernant les personnes mineures. L’Avis met en lumière quatre priorités pour améliorer la santé sexuelle des jeunes à l’ère du numérique :

Pour documenter la diversité des contextes de sexualité et des usages du numérique des populations jeunes, au-delà de ses seuls risques, le CNS propose d’améliorer la connaissance des usages numériques des publics jeunes via des enquêtes intégrant les aspects numériques et de mettre en place un baromètre national de la santé des populations jeunes.

Afin de garantir l’accès des publics jeunes aux dispositifs de promotion, d’accompagnement et de soins en santé sexuelle et renforcer leur autonomie dans l’usage de ces ressources, le CNS préconise de diversifier l’offre de dépistage gratuite, anonyme et accessible, notamment via les dispositifs « Mon test IST » et l’auto-prélèvement à domicile. Les acteurs associatifs doivent être soutenus dans la création, la mutualisation et la maintenance de leurs outils numériques, notamment en vue d'améliorer l’accessibilité des contenus en ligne -langage simplifié, accessibilité pour les jeunes en situation de handicap, multilinguisme. Enfin, le Conseil propose de garantir aux personnes mineures de 15 ans et plus un accès autonome et confidentiel à leur espace numérique de santé.

Pour renforcer l’information fiable et utile en santé sexuelle, le CNS suggère de développer un répertoire national afin de mieux référencer les ressources fiables, et de former les créatrices et créateurs de contenus à la santé sexuelle, avec un dispositif de certification. La participation des publics jeunes dans la conception de contenus numériques, y compris via des campagnes ciblées et l’éducation par les pairs, doit être encouragée.

Enfin, concernant l’accompagnement des publics jeunes dans l’acquisition de connaissances et de compétences en matière de santé sexuelle, le CNS recommande de renforcer la formation des professionnelles et professionnels intervenant auprès des populations jeunes, de systématiser la désignation d’une personne référente pour l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) dans les établissements scolaires, tout en étendant ce dispositif aux jeunes non scolarisés. Il préconise aussi de renforcer le soutien aux parents en le rendant davantage accessible et coordonné avec l’école pour favoriser un dialogue ouvert.

Les quatorze recommandations portées par le Conseil tendent à renouveler les modalités d’intervention publique en articulant les usages du numériques aux enjeux de santé sexuelle des publics jeunes. Il s’agit également de reconnaître ces publics comme acteurs de leur santé sexuelle, et de tirer pleinement parti du potentiel des technologies numériques existantes tout en garantissant un cadre protecteur. Leur mise en application, notamment dans le cadre de la troisième feuille de route 2026-2030 de la SN2S, constitue une opportunité décisive pour bâtir une politique de santé plus inclusive, innovante et adaptée aux réalités des populations jeunes, où le numérique devient aussi un levier d’autonomie, de prévention et d’égalité.

Retrouvez l'Avis dans son intégralité


Contact : Laetitia Barth, Chargée de communication │ 06 59 44 16 04 │ laetitia.barth@sante.gouv.fr

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