Publié le 14 septembre 1993
Benetton lance une campagne de publicité en présentant des corps tatoués de la mention « HIV Positive ».
L’Agence française de lutte contre le sida et le Conseil national du sida protestent contre une image destinée à créer dans le public un choc émotionnel en réveillant à l’encontre des personnes séropositives et auprès du public, le souvenir des moyens passés de stigmatisation raciale.
Conscients de la manipulation délibérée que représente cette campagne, l’AFLS et le CNS tiennent à dénoncer l’exploitation à des fins commerciales de la souffrance et de la maladie sous prétexte d’information et la violence ainsi faite aux personnes atteintes et à leur entourage.
Ils s’indignent du procédé consistant, pour dénoncer des pratiques discriminatoires, à les mettre en valeur en stigmatisant les personnes atteintes.
L’utilisation de la symbolique du tatouage, évoquant dans la mémoire collective les pratiques nazies, ajoute l’humiliation à la stigmatisation.
L’AFLS a donc décidé de porter cette affaire devant la justice.
Note : Dans un communiqué daté du 15 septembre 1993, Sida Info Service fait part des nombreux appels de protestation suscités par cette campagne. Les appelants ont exprimé de vives réactions d’indignation, d’incompréhension et d’inquiétude.