L’attention du grand public a récemment été attirée par un débat relatif à l’augmentation supposée de pratiques sexuelles à risque, notamment parmi les personnes homosexuelles résidant à Paris. Le terme de « relapse » est communément utilisé pour désigner ce phénomène de renoncement croissant à l’usage du préservatif, phénomène qui ne peut qu’inquiéter tous les acteurs engagés dans la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et contre la transmission du virus de l’immunodéficience humaine.
Au-delà de la polémique médiatique, une enquête de l’Institut national de Veille Sanitaire (InVS), à paraître prochainement, devrait démontrer l’existence d’une augmentation du nombre des gonococcies, affections révélatrices de relations sexuelles non protégées. Continue sur les trois dernières années (depuis 1998), l’augmentation est avérée dans l’ensemble de la France, et plus particulièrement parmi les personnes ayant des relations homosexuelles résidant dans la région Ile-de-France.
Le sentiment croissant d’indifférence de l’opinion publique à l’égard de l’épidémie de VIH-sida explique en grande partie cette évolution alarmante. Largement fondé sur la perception erronée selon laquelle, grâce aux progrès thérapeutiques enregistrés depuis 1996, le sida ne serait plus qu’une maladie « chronique », ce sentiment est aussi le fruit de l’engagement atténué, au moins en apparence, des pouvoirs publics en matière de VIH/sida.
Le Conseil national du sida entend donc rappeler avec force deux évidences :
aussi prometteurs que soient les progrès de la médecine, le VIH-sida demeure une infection mortelle, qui n’est que stabilisée par la prise continue, à vie, de traitements médicamenteux extrêmement lourds et d’efficacité variable ;
l’usage du préservatif masculin ou féminin lors des relations sexuelles, et celui de la seringue dans le respect des règles d’hygiène appropriées en cas d’injection de drogues par voie intraveineuse, constituent dès lors les seuls moyens de préservation contre le virus de l’immunodéficience humaine.
Aujourd’hui comme hier, la lutte contre le sida passe obligatoirement par la prévention des conduites à risque et l’appel à la responsabilité individuelle de chacun.